ABSTRACT
En avril 2020, l'épidémie de COVID-19 a bouleversé l'offre de soin : de nombreux patients atteints de pathologies chroniques ont dû interrompre leur rééducation [1]. C'est dans ce contexte que la télérééducation a été mise en place au Pôle Saint-Hélier, centre de médecine physique et de réadaptation à Rennes. Depuis, ce programme propose aux patients un suivi médical associé à des séances de kinésithérapie, d'ergothérapie et d'activité physique adaptée. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'acceptation de la télérééducation auprès de ces patients. Cette étude transversale et monocentrique évalue un programme de télérééducation de type synchrone. Il comprend des séances individuelles et collectives, à raison de 3 séances par jour, 3 jours par semaine, pendant 4 semaines. Un autoquestionnaire, basé sur le modèle UTAUT [2] , est élaboré pour évaluer en fin de séjour la perception des patients à travers différents items (satisfaction, bénéfice ressenti, intensité de la rééducation, etc.). Cent soixante-quinze patients présentant une pathologie chronique (lombalgie ou maladie neurologique) ont suivi un programme de télérééducation entre mai 2020 et septembre 2022. Le taux de satisfaction est élevé (≥ 8/10 pour près de 80 %). Le bénéfice ressenti est ≥ 6/10 pour 88 % des participants. Pour 80 % des patients, l'intensité des exercices proposés est ≥ 7/10. Enfin, si la première connexion informatique est parfois source de difficulté, 75 % des patients évaluent à 8/10 ou plus la facilité de connexion sur les séances suivantes. Une analyse de régression a été conduite entre les questions et variables dépendantes « satisfaction » pour la population totale et par pathologie [3]. Les facteurs de satisfaction différent selon la pathologie (variance expliquée ≥ 0,7) : les patients lombalgiques ont souligné l'intensité de la rééducation alors que les patients atteints d'une SEP ont plutôt apprécié la personnalisation de l'autorééducation. La télérééducation est une approche thérapeutique innovante, intensive et interdisciplinaire qui favorise la pair-émulation et la transposition dans le quotidien du fait de son ancrage dans l'environnement du patient [4]. Particulièrement adaptée lorsque l'accès aux soins est difficile, elle offre également une solution complémentaire dans le parcours de soin des patients souffrant de maladies chroniques.
ABSTRACT
Background: During the Covid-19 health crisis, telerehabilitation provided a solution to ensure the continuity of care. Since then, it has been offered as an alternative to face-to-face rehabilitation in chronic conditions. Data measuring satisfaction are essential to adapt and increase the effectiveness of this type of programme. Aim and scope: This research focused on determining the most significant determinants of participant satisfaction in a telerehabilitation programme. Methods: We conducted a retrospective study by analysing the satisfaction questionnaire used from the start of the programme. Result: Two hundred and ten (210) participants completed the programme; 180 questionnaires were filled in and 175 analyzed of which 70 with chronic low back pain (CLBP), 59 for multiple sclerosis (MS) and 22 with parkinson's disease (PD). Satisfaction was high for all participants (scoring out of 10, mean = 8.22 sd = 1.53), but the determinants reported for the three main conditions involved in the programme differed. Main determinant was "benefice" for CLBP (p = 1.23e-05), "home exercises adapted" for MS (p = 0.000679) and "interest in staying at home" for PD (p = 1.84e-05). Conclusion: Depending on the context of the condition/disease, the drivers of satisfaction were not identical. Knowledge of these determinants will allow us to further improve the programme. However, some unresolved questions remain regarding the place of therapists, their role and the skills required for a successful telerehabilitation programme. Further studies are required to understand the impact.
ABSTRACT
BACKGROUND: Parkinson disease is a neurodegenerative disease causing a progressive loss of autonomy. This requires long-term rehabilitation care. Currently, new technologies are being developed for use in daily life, and there is a progressive implementation of telerehabilitation. OBJECTIVE: The aim of this study (the TELEP@RK study) is to evaluate the uses of a digital self-rehabilitation device in patients with Parkinson disease and their independent physiotherapists on the scale of a health territory. METHODS: A total of 10 independent physiotherapists and 31 patients with Parkinson disease were followed for 1 year to evaluate the use of a telerehabilitation tool (digital tablet and inertial sensor) via questionnaires of the Unified Theory of Acceptance and Use of Technology (UTAUT). The questionnaires were submitted to participants at 0, 2, and 12 months from the start of follow-up. The averages of the scores of the different determinants and constructs of the UTAUT questionnaires were compared at the different follow-up times. RESULTS: Among professionals, the averages of the various determinants were generally high at the beginning of the study with an average (out of 5) performance expectancy of 4.19, effort expectancy of 3.88, social influence of 3.95, facilitating conditions of 4, and intention to use of 3.97. These averages decreased over time. CONCLUSIONS: Acceptability, acceptance, and appropriation of the tool were very high among the physiotherapists as well as the patients, despite the tool's lack of evolution during the study. In the current health care context, these results allow us to envision a new organization of the care pathway for patients with chronic diseases, with the increased use of new technologies associated with telecare.
ABSTRACT
Résumé Contexte: Le télésoin est une opportunité pour développer l’accompagnement des patients complexes;il peut également être utilisé en cas de crise sanitaire comme celle du Covid-19. Objectif: La question de recherche était l’évaluation de l’acceptabilité de ces dispositifs chez les kinésithérapeutes et, dans un second temps, de déterminer si la crise du Covid-19 avait une influence sur cette acceptabilité. Méthode: Une grille d’items basée sur l’Unified Theory of Acceptance and Use of Technology 2 a été construite pour conduire des entretiens semi-directifs et analyser les discussions des réseaux sociaux. Le principe méthodologique de saturation a été utilisé afin d’échantillonner et compter les occurrences pour assembler les tableaux de données. Cette méthode permet ainsi un recueil exhaustif des freins et leviers psychosociaux sans procéder à une quantification. Résultats: Une série d'entretiens pré-Covid-19 et post-confinement a été menée. Une autre série post-confinement a été ajoutée pour avoir une base représentative de ceux qui expérimentaient les dispositifs. Une publication Facebook conduisant à un large débat sur le sujet a aussi été analysée. Discussion: La profession présente deux cultures différentes et opposées. La première est basée sur la nécessité du toucher comme socle fondamental, la seconde est plus ouverte sur les avantages possibles du côté du patient comme du côté professionnel, avec la prédominance de techniques actives. Conclusion: Une partie de la profession reste opposée au télésoin. L’impact du Covid-19 sur l’acceptabilité reste marginal. L’état des réseaux numériques, la complexité des interfaces, les questions légales et les conditions de rémunération sont évoqués comme des freins importants. Niveau de preuve: 5.
ABSTRACT
Résumé Contexte: Le télésoin est une opportunité pour développer l’accompagnement des patients complexes;il peut également être utilisé en cas de crise sanitaire comme celle du Covid-19. Objectif: La question de recherche était l’évaluation de l’acceptabilité de ces dispositifs chez les kinésithérapeutes et, dans un second temps, de déterminer si la crise du Covid-19 avait une influence sur cette acceptabilité. Méthode: Une grille d’items basée sur l’Unified Theory of Acceptance and Use of Technology 2 a été construite pour conduire des entretiens semi-directifs et analyser les discussions des réseaux sociaux. Le principe méthodologique de saturation a été utilisé afin d’échantillonner et compter les occurrences pour assembler les tableaux de données. Cette méthode permet ainsi un recueil exhaustif des freins et leviers psychosociaux sans procéder à une quantification. Résultats: Une série d'entretiens pré-Covid-19 et post-confinement a été menée. Une autre série post-confinement a été ajoutée pour avoir une base représentative de ceux qui expérimentaient les dispositifs. Une publication Facebook conduisant à un large débat sur le sujet a aussi été analysée. Discussion: La profession présente deux cultures différentes et opposées. La première est basée sur la nécessité du toucher comme socle fondamental, la seconde est plus ouverte sur les avantages possibles du côté du patient comme du côté professionnel, avec la prédominance de techniques actives. Conclusion: Une partie de la profession reste opposée au télésoin. L’impact du Covid-19 sur l’acceptabilité reste marginal. L’état des réseaux numériques, la complexité des interfaces, les questions légales et les conditions de rémunération sont évoqués comme des freins importants. Niveau de preuve: 5. Background: Tele-care is an opportunity to develop support for complex patients;it can also be used in the event of a health crisis such as Covid19. Objective: The research question was the acceptability of these devices among physiotherapists and to evaluate if the Covid-19 crisis had an influence on this acceptability. Methods: An item grid based on Unified Theory of Acceptance and Use of Technology 2 was formalized to conduct semi-structured interviews and analyze social network discussions. The methodological principle of saturation was used for sampling as well as counting of occurrences to assemble data tables. This method thus allows for an exhaustive collection of psychosocial brakes and levers without quantifying them. Results: A series of pre-Covid and post-containment interviews were carried out. Another post-containment series was added to have a representative base of those who experience the devices. A Facebook post that led to a wide debate on the subject was further analyzed. Discussion: The profession presents two different and opposing cultures. The first is based on the need to touch as a fundamental basis, the second is more open to possible advantages on the patient's side as well as on the professional side, with predominance of active techniques. Experimentation during the health crisis has had little effect on acceptability but a small fraction sees it as an opportunity. Many questions relating to technical, legal and financial issues are linked. Conclusion: Part of the profession remains fiercely opposed to remote care. The impact of COVID-19 on acceptability has remained marginal. The state of digital networks, the complexity of interfaces, legal issues and remuneration conditions are also mentioned as major obstacles. Level of evidence: 5.